vendredi 31 octobre 2008

Convoyage de Lifou à Nouméa

Jeudi 30 octobre 2008, lors d’un diner entre amis à Nouméa, nous parlons voile. Michel, l'ami de Gene qui nous reçoit me demande si j’ai un bateau et cinq minutes plus tard, il me montre la documentation de son bateau, un habitable transportable Mac Gregor 26, un fifthy de 7,50m insubmersible. Il explique que son bateau est à Lifou et qu'il doit le convoyer jusqu'à Nouméa pour le présenter à un acheteur. Dès la fin de soirée, je me porte volontaire pour l'accompagner lors du convoyage. Il évoque début de semaine prochaine, c'est-à-dire 3 ou 4 novembre 2008. Nous décidons d’en reparler.

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L'ile de Lifou se trouve au nord de la Nouvelle-Calédonie, entre les deux autres îles sur la carte, Ouvéa à l'ouest et Maré à l'est.
J'ai eu des nouvelles de Michel vendredi dans la soirée, il va prendre les billets de bateau pour aller jusqu'à Lifou, et nous devrions être trois.
J'utilise UGRIB pour regarder les prévisions météo. Ce matin vendredi 31 octobre, les prévisions pour lundi sont vents de 8 noeuds venant de Sud-Ouest-Ouest faiblissants à 6 noeuds et tournants venant de Nord-Nord-Est. La météo est donc favorable.
Le bateau se trouve dans la marina de Wé, dans l'est de l'Ile.


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Michel me rapelle pour me dire que le skipper qui devait l'accompagner n'est pas disponible. Je pense alors à Jean-Claude, basé depuis quinze ans en Nouvelle-Calédonie et qui connait parfaitement les passes et la navigation dans la région. J'appelle Jean-Claude et j'accompagne Michel sur son bateau à Port Plaisance.
Dans la discution, Michel explique qu'il est en contact avec le responsable de la marina de Lifou, que le moteur a été révisé et qu'il a suffisamment de réservoirs d'essence pour faire la traversée au moteur si nécessaire. A 5 noeuds de moyenne avec beau temps, nous devrions faire la traversée en environ 24 heures.
Jean-Claude est partant et se propose d'emporter son GPS avec les cartes et une balise de détresse. Dimanche, Michel nous confirme le départ pour lundi matin 6 heures, par le BETICO.
Après une traversée sans problème, nous arrivons à Lifou à 13H00 le lundi.

A l'arrivée nous déjeunons au restaurant Siam Taï, tout prêt de la marina,
puis nous rejoignons le bateau.
Il nous attend sagement sur sa remorque. Pendant que Michel cherche à récupérer les clefs du bateau, Jean-Claude et moi commençons à en faire le tour. Le mât est à plat sur son support. Première surprise, le génois est à poste et a été mal enroulé sur l'enmaganiseur. Le bas du génois côté bord de fuite a été brulé par le soleil et la toile se déchire. Nous prévoyons donc de le réparer. Michel revient, pas de clefs du bateau, c'est le mécanicien qui les a gardé pour être sur d'être payé de la révision. Michel coupe le cadenas d'accès à la cabine pour commencer à équiper le bateau avant de le mettre à l'eau. La voile est en parfait état, stockée à l'intérieur. Nous montons la baume et le mât. Lorsque nous avons terminé, nous nous apercevons que nous avons oublié de passer la drisse de grand-voile en tête de mât. Dématage et rematage du mât pivotant. A trois, la manoeuvre est facile.
La nuit tombe, le mécanicien revient à la marina. Michel paye ses factures et récupère les clefs.
La facture du mécanicien indique que la révision des carburateurs a été faite. Le mécanicien est pressé et c'est son père qui doit assurer la mise à l'eau. Ce dernier nous accompagne faire le plein des réservoirs d'essence et acheter quelques produits frais.
A terre, Michel décide de voir comment se comporte le moteur, un Yamaha 4 temps de 50 CV. Il branche un tuyau d'eau sous pression sur les prises d'eau, cherche et finit par trouver des raccords qui se clique sur le réservoir d'essence et sur le moteur et met le contact. Le moteur pétarade puis plus rien. Nouvel essai, pas de pétarade. Nous ouvrons le capot moteur et constatons que l'essence coule par les joints des carburateurs. Le mécanicien n'est plus joignable, il est 22h00. Nous décidons d'aller dîner et nous coucher puisque de toute façon, il faudra réparer la voile.

Mardi matin, à l'aube, nous sommes debout et partons à la recherche d'un magasin dans lequel nous pourrions trouver de quoi faire une réparation de fortune de la voile. A trois cents mètres à pied, nous trouvons un magasin de bricolage dans lequel nous achetons un pot de colle néoprène, 1,20 mètres de toile cirée en 140 de large, un pinceau, une spatule et du fil de coton. Revenu au port, je fait le tour des pontons et trouve Laurent qui est en train d'amménager son annexe en bois. Il me prête une aiguille courbe de voilerie. Après avoir descendu le génois, Jean-Claude et moi nous nous installons à l'ombre pour commencer notre ouvrage de couture. Nous plions la toile cirée en deux sur le bord de fuite et collons les bords des rectangles de chaque coté avec de la colle néoprène, puis nous cousons à larges points, chacun d'un coté de la voile.




















En fin de matinée nous avons déjà fait la moitié du travail. Nous allons déjeuner au restaurant Siam Taï puis nous revenons nous remettre à l'ouvrage. En fin d'après-midi, le mât et le génois sont en place. Pendant ce temps, Michel s'est ennervé sur son moteur, a tenté de trouver un raccord qui ne fuit pas et a fini par le casser. Nous attendons toujours que le père du mécanicien rentre de sa partie de pêche pour mettre le bateau à l'eau et finalement, un pécheur local nous met le bateau à l'eau avec son énorme 4X4. Lorsque la nuit tombe, le bateau est à quai et nous sommes prêts à partir. Nous sommes donc Mardi soir. Mais, le vent n'est pas au rendez-vous. Nous allons tous prendre une douche bien méritée et réflichissons à la situation. Lorsque les pécheurs rentrent de leur pêche, nous leur demandons si l'un d'entre eux peut nous remorquer en haute mer. Le premier doit participer à une plongée nocturne et le second a un problème de puissance avec son moteur et ne peut pas nous remorquer. Sans vent, sans possibilité de nous faire remorquer au large, nous décidons de tenter notre chance le lendemain matin.








Nous rencontrons Anne à la capitainerie qui nous indique que Guillaume son époux a récupéré la météo pour les prochains jours au point internet de We. Je rejoins leur bateau. Guillaume demande à ses trois garçons Ulysse, Emeric et Etienne (qui ont entre trois et six ans) d'interrompre leur jeux pour me commenter la météo pour les prochaines 36 heures. Le vent sera faible demain matin et favorable à partir de Mercredi soir.

Mercredi matin 5 novembre, debout à quatre heure pour attendre un pécheur au départ.









Le premier qui arrive accepte de nous remorquer jusqu'au large, et a cinq heure trentes, nous sommes au milieu de la baie de We. Le vent d'ouest nous pousse tranquillement. Nous réussissons à atteindre une vitesse de 1,5 noeuds. En fin de journée, le vent se lève au nord-est, et nous commençons à tirer des bords pour passer le cap des pins, a l'extrème nord-est de l'île de Lifou. A 17 heure, nous sommes au point GPS 167° 29 E / 21° 01 S. A la tombée de la nuit, nous dépassons le cap des pins et le vent forcit au nord-est à 12 noeuds. Il devient portant et nous entrons le way point de l'entrée du canal de la Havanna, au sud de la grande terre (167° 10 E / 22° 18 S). Les quarts s'organisent, je vais me coucher tôt.

Jeudi matin, à mon réveil vers minuit, nous organisons les quarts et lorsque je me lève nous sommes à mis parcours entre Lifou et la grande terre. Tout au long de la journée de Jeudi nous nous relayons et le soir vers 19 heures je retourne me coucher.

Jeudi soir, à mon réveil vers 11h30, nous sommes à l'entrée du canal de la Havanna, il fait nuit noir et le GPS de Jean-Claude nous permet de naviguer. Nous prenons l'alignement des feux clignotants dans la montagne. A minuit nous atteignons la fin du canal de la Havanna et je prend mon quart. Naviguer sans GPS dans cette région de nuit est impossible. Quelques bouées d'alignement existent mais il faut vraiment être passé dans cette région pour se sentir en sécurité. Le vent nous est favorable et nous progressons rapidement. Jean-Claude est dans le cockpit depuis le départ de We et ne descend dans la cabine que pour se reposer lorsqu'il fait jour.




Vendredi 7 novembre 2008, au lever du jour, avant d'aller se reposer, Jean-Claude m'indique que nous allons arriver sur un banc de sable signalé par une bouée verte clignotante qu'il faudra laisser à babord et laisser à tribord la bouée clignotante suivante. Il fait jour, tout va bien car lorsque je regarde sur le GPS, à l'écran, le bateau est sur le banc de sable. Jean-Claude m'expliquera par la suite que les cartes GPS ne sont pas toujours à jour, les cartes papier non plus d'ailleurs. Nous arrivons à l'approche de l'îlot maître et contournons la verte à l'ouest de l'île aux canards qui marque l'entrée du canal de l'avant port de Nouméa. A sept heures le téléphone sonne, c'est Gisèle qui nous indique que Jacky, un ami de Jean-Claude, vient avec son zodiac pour nous remorquer jusqu'au ponton D47 de Port Moselle. Une demi-heure plus tard nous n'avons plus de vent et Jacky arrive.



Le remorquage jusqu'au pontont se passe sans encombres. Nous arrivons à quai vers neuf heures.
Nous attendons Giséle qui vient nous chercher en voiture et dix minutes plus tard nous sommes autour d'un café à la brasserie "Le bout du monde".
Un grand merci aux navigateurs solidaires de la marina de We :
Laurent Thomas sur son bateau SOLEDAD qui nous a prété quelques aiguilles de sa trousse de voilerie ainsi que sa trousse à outils et du WD40,
François sur son superbe catamaran JOF qui nous a prété sa trousse de voilerie complète et en particulier une aiguille courbe que nous avons conservé à bord en cas d'urgence,
Anne et Guillaume Chenut (vive la Bretagne) sur leur superbe sloop en aluminium qui nous ont fourni la météo.
Merci Jean-Claude pour cette leçon de navigation et cette superbe assurance qui nous a bien aidé tout au long de cette belle aventure.

1 commentaire:

Unknown a dit…

bonjour,

je me demandais si ce bateau etait toujours sur noumea et si il etait a vendre ?
mon tel : 91 55 22

cdt,

cyril